Chef de projet

Rébecca est diplômée de l’université Dauphine en spécialisation informatique. Elle a fait son stage de dernière année dans ma SSII. Énormément investie dans son travail, elle parvient à y décrocher un CDI. J’ai eu le plaisir de travailler avec elle lorsque j’ai commencé ma mission.



C’est quelqu’un de très intelligente et passionnée. Elle s’investissait énormément dans son travail, à tel point que ça me mettais mal à l’aise. Chaque matin, je venais à 9h30 et elle était déjà au bureau. Le soir, quand je partais vers 18h30, elle était toujours au bureau...


Elle-même le dit, elle est perfectionniste !


Quand notre directeur de projet passait nous voir, on pouvait y lire une grande satisfaction dans son regard, il prévoyait certainement de gros projets pour elle...
Peu à peu, elle se voyait avoir de plus en plus de responsabilités sur son projet.
Certainement une future manager...

Moi, par contre, je suis loin d'être parfait. Et surtout, je ne veux pas plus de responsabilités.
Je fais juste mon travail et ne dépasse que très rarement le cadre de mon contrat : seulement lors des urgences.
En plus, les heures supplémentaires ne sont pas payées...

La vérité, c'est que je n'ai pas envie de devenir chef de projet : trop de stress, moins de temps libre.



Je me pose même la question :

Qu'est-ce qui motivent les gens à devenir chef de projet ?

  • L'argent ?

  • C'est sûr que quand on reçoit sa paie du mois, ça fait plaisir. Mais si on calcule l'argent gagné par rapport aux temps travaillé, c'est beaucoup moins intéressant...

  • Le pouvoir ?

  • Dans un système pyramidale classique, il est certain qu'être au sommet de la hiérarchie, c'est le jackpot.

Et faut bien commencer d'en bas pour arriver en haut, dommage qu'il y ait une barrière du diplôme qui empêche certain pallier d'être franchi. Surtout que ceux qui ont les meilleurs diplômes peuvent directement accéder aux postes de direction, sans même savoir ce qui se passe au plus bas.

Cela fait déjà 2 ans que Rebecca travaillent dans cette SSII et qu'elle fait du 8h30 - 20h.

Chaque semestre, elle est augmentée de 150 euros. C'est la récompense classique qu'offrent les SSII pour cette dévotion. Mais aujourd'hui, un nouvel embauché vient d'arriver sur le plateau : Benji.

Tout excité de commencer son nouveau travail, il est curieux et n'hésite pas à poser les questions sans détours : il demande à tout le monde leur salaire et leur augmentation annuelle.

Au bout d’une semaine, il n’y avait plus de tabous, chacun se comparait aux autres, notamment Rébecca qui s’est rendu compte qu’elle était moins payée que Benji. Pire que cela, elle a apprise que le semestre dernier, j’étais plus augmenté qu’elle...

Prise par un sentiment d’injustice, elle a arrêté son rythme de travail effréné. Elle fait désormais les mêmes horaires que les autres. Pourtant, de nombreuses personnes n’ont rien eu, l’augmentation qu’elle a eu était tout de même une marque de reconnaissance. Elle doit certainement s’imaginer plein de raisons du style : c’est parce que c’est du sexisme...

Il est probable qu’elle songe à changer de SSII...




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